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Ethique vs Morale

L’Ethique, c’est faire les bons choix pour rester humain...

samedi 5 septembre 2015

L’éthique, c’est ce qui nous permet dans la vie de faire les bons choix. Ce ne seront pas forcément les choix qui nous rendront les plus riches, ou les plus puissants, mais ce sont les choix qui nous feront grandir en humanité, plutôt que de rapetisser au niveau de nos désirs, de nos envies et de nos égoïsmes. L’éthique, c’est tout simplement le rempart contre tout ce qui pourrait nous corrompre, et ce n’est pas quelque chose de compliqué, ça demande juste de la vigilance.

L’Ethique, c’est d’abord répondre à des questions de vie

On ne peut pas comprendre l’Ethique, ni élaborer sa propre éthique sans avoir défini ce que l’on est, ce que c’est que d’être humain, et où l’on veut aller. Sans jamais avoir répondu à ces questions, il est certes possible d’adhérer à un système de valeurs qui nous dispensera temporairement d’y répondre : les droits de l’homme, les valeurs chrétiennes, les dix commandements, voire la loi du talion (œil pour œil, dent pour dent) qui n’est qu’un minimum syndical pour sortir de la barbarie. La barbarie étant la vengeance (rendre au centuple le mal qu’on nous a fait).

Un principe tout simple a été posé par Kant et permet de résoudre bien des dilemmes :

  • Ne pas faire aux autres ce que je ne voudrais pas qu’on me fasse à moi-même.

Mais tôt ou tard la capacité à poser une question éthique sera nécessaire pour peser les choix que nous devrons faire.

Comment faire un choix éthique ?

Le choix éthique, c’est ce qui prépare l’acte que nous allons faire ou non, et il peut se baser sur plusieurs critères : les moyens entrepris et la finalité de l’acte.

L’action que j’entreprends ne saurait être bonne si les moyens que j’entreprends pour y parvenir (ex. tuer tous ceux qui se mettent en travers de ma route) sont intrinsèquement mauvais. La fin ne saurait justifier les moyens !! Sur ce point tous les moralistes ne sont pas unanimes car il est tout de même tentant de subordonner les moyens à la finalité de l’action...

L’action que j’entreprends ne saurait être bonne si la fin recherchée est mauvaise. Quand bien même, je sauverais des vies, si c’est à fin de devenir populaire pour dominer le monde, c’est mââl. A moi de sauver des vies pour un motif plus désintéressé : on parle ici de mes choix personnels et de comment ils me façonnent, ne l’oublions pas...

L’action que j’entreprends ne saurait être bonne si des conséquences directes ou indirectes de cette action pouvaient être mauvaises. C’est particulièrement pour cette question éthique que le savoir ou l’ignorance peut jouer un rôle important. Puis je me permettre de rester ignorant des conséquences possibles de mes actions ? Puis-je me réfugier derrière l’ignorance pour entreprendre des actions dont les conséquences sont imprévisibles ?

Le choix éthique

Le choix éthique, c’est ce qui prépare l’acte que nous allons faire ou non. Il doit donc se situer au niveau des moyens, et aux niveau des fins c’est à dire des conséquences :

  • Moyens : y a t il quelque chose dont j’aurai à rougir dans les moyens que j’utilise ? Quelque chose qui me poussera plus tard à faire des jugements moraux différents parce que j’aurai accepté une première compromission ?
  • Fins/conséquences : qui serai-je à l’issue de cette action ? Qu’est ce qui va en sortir, en moi, grandi ou diminué ? Qu’est ce que je renforce en moi en agissant de la sorte ?
  • Fins/conséquences : quelle est la conséquence de cette action sur ma liberté future ? Vais-je dans le sens d’une plus grande liberté ? Si j’accepte une entrave, est ce qu’elle va m’aider à grandir ou au contraire limiter mes choix à tel point que vivre de façon éthique deviendra encore plus compliqué ?

Faut il passer ma vie à réfléchir aux conséquences éthiques de chacun de mes actes ?

Certes non. Tout d’abord parce que la plupart des actes de notre vie ne posent pas de problème éthique, ensuite parce que certains choix peuvent s’appliquer à toute une catégorie d’actes, une bonne fois pour toutes, hors circonstances exceptionnelles.

  • Le jour ou je décide que c’est mal de tuer inutilement un petit animal insignifiant, je n’ai plus besoin de me poser cette question à chaque fois : ça reste vrai dans la majorité des situations !
  • Mentir m’entraine dans un réseau de relations néfastes et ruine la confiance.
  • Trahir mes engagements diminue la confiance que l’on porte en moi et donc mes opportunités d’agir.
  • Les idées que je défends haut et fort vont elles me mettre en relation avec des gens dignes de confiance ou avec des personnes aigries et psychologiquement malades ?

Nous sommes tout de même majoritairement confrontés à des choix qui sont simples d’un point de vue éthique. En fait la plus grosse difficulté, c’est de repérer les petites compromissions, le petit mensonge qui arrange tout sur le coup, fermer les yeux sur quelque chose qui n’est pas réglo, profiter une fois d’une situation de pouvoir… Ce sont de petites choses qui peuvent entrainer de funestes habitudes, et qui ont tendance à s’installer durablement si on commence à fermer les yeux. Il faut donc garder les yeux ouverts en pratiquant une vigilance éthique, en relisant sa journée et en corrigeant le tir si besoin.

Pour aller plus loin :

P.-S.

voir aussi Morale

Cet article fait partie d’une série sur mon blog destinée à former une réflexion quotidienne qui constituera un dictionnaire pragmatique et inconstant du mieux vivre entre humains. Vous souhaitez les retrouver retravaillés sous forme de livre, il vient de paraître, rendez vous sur le site de l’éditeur.


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