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Morale vs Ethique

morale individuelle ou imposée aux autres ?

samedi 19 mars 2011

Je fais ma propre distinction entre moralisme et éthique, qui vaut ce qu’elle vaut. Le moralisme, c’est essayer d’imposer aux autres (« faire la morale »), tandis que l’éthique, c’est ce qu’on applique à soi même. Je sais bien que les deux mots sont synonymes, mais ne nous appartient-il pas de faire des distinctions entre ce qui est semblable mais subtilement différent ?

Ce n’est pas anodin. Combien de vies gâchées à cause de pères-la-morale qui ont dénoncé des comportements qu’ils ont jugés déviants ? ça se produit encore aujourd’hui entre ceux qui ont une obsession sécuritaire, ceux qui confondent musulmans et terroristes, ceux qui chassent les homosexuels, les divorcés remariés, ... Il y a des tas de gens tout à fait de bonne volonté, mais soucieux de morale, qui adoptent un comportement inacceptable à l’égard d’autrui parce qu’ils croient que la morale le leur dicte ou que la morale qu’ils partagent avec leurs pairs leur enseigne d’ostraciser ceux dont le comportement semble incompatible avec leurs règles.

Il existe nombre de principes de moraux, parfois contradictoires dans les principes, sinon dans la pratique. Cela seul devrait nous conduire à plus de prudence dans nos jugements et ce pour deux raisons.

Pourquoi relativiser son propre jugement moral ?

La première raison, je le concède, est contestable et contestée parce qu’elle peut mener à toutes les dérives, mais en pratique elle se révèle souvent indispensable pour vivre en société : toute règle morale est relative et ne vaut que dans des conditions normales. Les conditions extrêmes, les situations d’urgence ou les très grandes détresses peuvent justifier des entorses. Le profit n’est jamais une raison suffisante, non plus qu’une ignorance volontairement entretenue (voir Ethique).

La deuxième raison vaut pour chaque être humain, pour peu qu’il soit confrontée à sa propre misère morale ou à celle de ses proches : il est extrêmement dangereux de juger un être humain, quand bien même ses actes seraient condamnables au regard de la morale. Je ne conteste pas ici la justice qui doit être faite pour que la vie en société soit possible mais le jugement que nous portons les uns sur les autres.

Pour aller plus loin :

P.-S.

Cet article fait partie d’une série sur mon blog destinée à former en 2011 une réflexion quotidienne qui constituera un dictionnaire pragmatique et inconstant du mieux vivre entre humains.


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