Renard Web

La menace invisible

une nouvelle steampunk

dimanche 29 septembre 2013

Un mariage se prépare... dans un fort... qui surveille un ennemi invisible... au fond du désert... Mais qui sont ces aéthérites qui semblent invisibles ?

Le général Bobin faisait une dernière inspection des troupes. Ce n’était pas un jour comme les autres au poste frontalier de Sud-liberté au bord du désert de Qyrtes. Non, ce jour était même une exception dans un programme journalier bien répétitif : le général mariait sa fille aujourd’hui !!

Ce n’était pourtant pas une raison pour relâcher la discipline. Sud-liberté n’était pas un camp de vacances ni un camp d’entrainement : la menace aéthérite était bien réelle et ceux qui l’oubliaient pouvaient le payer de leur vie lors d’une escarmouche. Un jour, les aéthérites allaient débarquer d’au delà de l’horizon et les soldats de Sud-liberté seraient le premier rempart de la civilisation, peut être la première digue renversée par la barbarie. Le rôle du général consistait à maintenir les troupes en alerte pour les accueillir dignement, et les repousser en leur ôtant toute possibilité de revenir.

Seulement la tâche était rude car les aetherites étaient insondables comme la nuit, et ils avaient un don pour surgir sans se faire repérer. Aussi le camp était équipé des dernières technologies de détection : focaliseurs gyrospectraux à raies, jumelles à lentilles aétheroscopiques, galvaniseurs à impulsions Tesla, des compteurs cryo-geisner. Alors ce soir, même si les soldats avaient envie de faire la fête et de s’enivrer, il fallait continuer à monter la garde parce que telle était la mission, et rien, pas même le mariage de la plus jolie fille du monde ne permettait de déroger à la règle.

Dans l’air vif et sec du matin, grimper les marches de la tour sud était aussi une agréable façon de profiter d’un dernier moment de fraicheur avant que la chaleur torride ne fonde sur l’horizon depuis le lointain sud. Le général grimpait les marches et voyait s’agrandir la silhouette frêle mais imperturbable du lieutenant Mallarmé dont les jumelles suivaient la ligne d’horizon à intervalles réguliers. Depuis sa guérite, le paysage n’était qu’une étendue de pierres plates jusqu’au lointain où ciel et terre se fondaient en une lumière indéfinissable. Chaque tremblement de cet aveuglant mirage pouvait révéler les prémisses d’un mouvement de troupes ennemies. Tout l’art était de maintenir la vigilance au long de journées toutes semblables, rudes, et solitaires. Le lieutenant était justement en train de régler une batterie de focaliseurs gyrospectraux à raies, cela demandait une minutie extrême à cause du risque d’implosion. De telles opérations le dispensèrent de se mettre au garde-à-vous à l’arrivée du général, mais il se raidit encore davantage et des gouttes de sueur perlaient de son front. "Mon général, il faudrait une révision complète de l’appareil, je ne suis pas sur de sa fiabilité, pourrez vous rappeler son devoir à Urgismöl ? Lui seul est compétent pour des réglages approfondis...". Le général promit de donner des ordres en ce sens mais Urgismöl était sur une mission secrète dont lui même ne connaissait pas la teneur. Il ne recevait ses ordres que de l’état-major central.

Mais qui sont les aéthérites ? Si vous pensez que ce sont des :

  • des canards plats furtifs qui se déplacent par ricochets et qui ont développé la même technologie que les avions furtifs. On ne les voit pas : on les confond avec les pierres plates du désert. Bienvenue sur la planète des canards !
  • des esprits gardiens de l’inconscient, des ennemis intérieurs qui sortent pendant le sommeil, des créatures de cauchemar. Restons éveillés !
  • des ectoplasmes fluorescents, visqueux et malodorants. Les plus craints sont les mâles, très velus. Ils sont pleins de virus zigomardus, qui sont parfois mortel. On recherche un vaccin, mais le mieux, c’est de les exterminer.
  • des abominations faites d’assemblages de chairs. Ils se passionnent dans l’art de la souffrance et de toutes sortes de tortures.
  • des créatures spectrales venues d’une autre dimension, au travers d’une faille dimensionnelle, elles sont attirées par les pensées négatives et ressemblent à des méduses avec des pattes d’araignées.

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