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La menace invisible (4b, version abominations)

suite de notre aventure steampunk

dimanche 29 septembre 2013

La tradition, c’est la tradition, se disait le capitaine Fauquenerf, juché sur son crabe vapeur. Il se devait de faire une entrée remarquée au fort Sud-liberté, en tenue d’apparat, car ainsi l’exigeait la tradition dans la glorieuse armée du royaume, mais comme il lui tardait de retrouver la douce étreinte de sa promise Isabella. Parader dans le désert en suant comme un damné ne correspondait en rien à sa définition d’une fête de mariage réussie.

N’empêche, le capitaine avait du mal à se convaincre de l’utilité de cette tradition. Certes les gigantesques crabes vapeurs étaient quasiment les seules machines capables de déchiqueter les gigantesques montagnes de chair aéthérites à l’aide de leurs pinces broyeuses. Ah son futur beau père le Général l’avait bien mis en garde contre toute tentative de passer outre à cette épreuve, et le prince faisait des efforts surhumains pour garder bonne figure devant la garde d’honneur qui l’accompagnait. Il fallait tout de même espérer que le mariage se déroulerait sans problème et que la garnison n’aurait pas à sauter d’urgence sur ses crabes vapeur pour riposter à une attaque.

Le crabe vapeur était particulièrement docile et réagissait au moindre de ses ordres avec souplesse et bonhommie.

Pendant ce temps, la princesse Isabella était aux mains de ses deux couturières Marthe et Enguils qui cousaient un circuit de Klebs-Morlay dans la doublure de sa robe. "Cela ne servira probablement pas, mais cela fait partie des instructions du général, il souhaite que le mariage se passe sans incident ! Ces circuits sont capables de détruire une montagne de chair qui tenterait de t’engloutir" Isabella soupira "je sais ce que mon père a en tête, ne suis-je pas ici aujourd’hui en mission pour mon pays ? C’est l’heure de vérité aujourd’hui, bien des mensonges prendront fin et tous nos efforts ne seront pas vain". Elle glissa une troisième broche en cuivre tressé dans son imposant chignon après avoir réglé son variateur de Potemkine et ressentit quelques frissons lorsqu’il s’ajusta aux fréquences de son Klebs-Morlay, puis il redevint inerte. Prenant une courageuse inspiration, elle s’écria "c’est l’heure de vérité" et se dirigea vers la chapelle où elle attendrait son cher capitaine.

P.-S.

Cet article est la suite de l’épisode 3 de la menace invisible, modifié selon la proposition que les aéthérites sont montagnes de chair abominables... La suite est encore plus incroyable.


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