La crise du gallicanisme

Le conciliarisme est une doctrine qui a pris naissance aux XIIè et XIIIè siècle (représentée par Marsile de Padoue mort vers 1343) et qui voit dans un concile général d'évêques un instance au dessus du pape. Cela se manifestera notamment par des dépositions de papes au moment du grand schisme. Un de ses grands défenseurs est Gerson au XVème siècle. Au XVIIème siècle, le conciliarisme se traduira plutôt par une volonté des évêques français d'être indépendants du pouvoir romain. Le conciliarisme a été définitivement condamné au concile de Vatican I : le collège des apôtres et des évêques n'existe qu'avec et sous son chef (Pierre ou le pape) et ce n'est pas à côté ou contre lui qu'il doit gouverner l'Église.

Le gallicanisme a toujours connu des manifestations politiques en France, du combat des juristes de Philippe le Bel contre Boniface VIII, aux articles organiques de Napoléon, ajoutés au concordat de 1801, en passant par la pragmatique sanction de Bourges de Charles VII en 1438 ou le concordat de Bologne en 1516.

La crise gallicane :

Cristallisée en 1682 par la rédaction des "quatre articles gallicans" par Bossuet (évêque de Meaux), cette crise illustre la résistance française à la volonté du Saint Siège (de Rome) de gouverner l'Église universelle. Cette charte écrite à l'initiative du roi Louis XIV à l'encontre du pouvoir papal nie aucun pouvoir temporel au pape, soumet son autorité à celle des conciles, met hors de portée du pape les juridictions et coutumes propres à l'église de France, et soumet le jugement du pape à l'approbation de l'église universelle. Approuvée à l'unanimité par l'assemblée du clergé français, elle ne sera pas condamnée par le pape Innocent XI qui craint un schisme mais refusera l'investiture épiscopale à tous ceux qui participèrent à l'assemblée. En 6 ans, 35 diocèses se retrouvèrent sans évêque. Son successeur Innocent XII obtiendra des évêques leurs regrets écrits pour le vote de la déclaration mais les lois gallicanes restèrent en vigueur et l'esprit gallican imprègnera l'église de France pour les siècles à venir.

Il existe encore actuellement une église gallicane. Nous vous renvoyons à sa page de présentation pour plus de détails.

Le gallicanisme a des répercussions historiques importantes qui se cumulent avec la crise janséniste (pensée hétérodoxe d'origine française condamné par Rome ce qui fut mal accepté en France). Les deux événements sont aux sources de la désaffection française pour la papauté mais probablement aussi de la déchristianisation (à développer) au moment de la révolution.

2/5/2000:retour index