Les ordres mendiants

Les ordres mendiants sont une réponse à une évolution de société du monde féodal vers le monde communal, la domination du commerce, de l'argent et des marchands. Voir aussi la réforme cistercienne.

Les frères prêcheurs (dominicains)

Dominique Guzman (1170-1221) part prêcher (par la parole et par l'exemple) dans le pays languedocien en proie à l'hérésie cathare. Il prend conscience de l'ignorance de la population et du clergé. en 1215, il fonde à Toulouse une communauté de prêtres destinés à mener une sainte vie, à la prédication itinérante et à l'enseignement. C'est une innovation que de concevoir une vie religieuse au contact des foules et non dans un monastère isolé. Les dominicains seront tous prêtres et prêcheurs, deux autres innovations (d'où leur nom d'ordre prêcheur).

Le pape Innocent III donne son accord et demande l'adoption d'une règle, que Dominique empruntera à celle de Saint Augustin. L'ordre est assez centralisé, mais les supérieurs sont élus. Tout un dispositif d'enseignement est mis en place.

Vie assez rude : prière nocturne, abandon à la providence, longues prédications. Les couvents ne sont pas conçus comme des lieux de résidence mais des lieux de ressourcement et d'étude. Six ans après la mort de Dominique, l'ordre est présent partout en Europe.

Fleurons de l'ordre : Thomas d'Aquin, Albert le grand....Lacordaire... Marie Dominique Chenu, Yves Congar.

La branche féminine a été créée en premier à Prouille, près de Toulouse, dans une communauté de femmes cathares converties.


Les frères mineurs (franciscains)

François d'Assise (1182-1226) fondateur des franciscains (1210) est le fils d'un riche marchant d'Assise. Après une jeunesse mouvementée, il fait une rencontre personnelle avec le Christ qui le conduit à se dépouiller de tout son passé et à épouser Dame Pauvreté. Le développement d'un ordre mettant l'accent sur la pauvreté et la prédication populaire aura un retentissement considérable dans le christianisme et permettra de redresser certaines mentalités ecclésiastiques trop portées sur les richesses matérielles et intellectuelles.

Sa règle est acceptée par le pape Honorius III en 1223. François s'est dessaisi de la direction de son ordre dès 1220 pour se consacrer à la prière et à la prédication.

La vie intérieure de St François est marquée par la réalisation de son propre péché et de la miséricorde de Dieu qui vient racheter. Ses disciples vont faire connaître sa vie sous forme de fioretti (petites fleurs), brins de récits qui vont faire le tour du monde.

Claire (1193-1253) fondatrice des clarisses (1211) a été interpellée par la démarche de François et s'est sentie appelée à le rejoindre. Ensemble, ils ont construit la règle de vie de l'ordre féminin. Les soeurs sont cloîtrées.

Les franciscains portent une robe brune avec une corde pour ceinture (ce qui leur a valu le nom de cordeliers), habit des pauvres de leur temps.

A la fin du XIIIème siècle, il existe déjà 1500 maisons de franciscains. L'ordre franciscain s'est diversifié en trois courants : les frères mineurs, les frères mineurs conventuels et les frères mineurs capucins. Il existe aussi un tiers ordre de laïcs. Les franciscains sont partis en mission dans le monde entier.

Les grands noms de l'ordre sont Bonaventure (1221-1274), Duns Scot (vers 1270-1308). 


Autre figure contemporaine de l'idéal de pauvreté : Joachim de Flore lança un courant de pauvreté spirituelle qui fit beaucoup de remous et ses disciples, les spirituels, condamnés par le concile de Vienne (1311) furent poursuivis par l'inquisition qui finit par les briser au XVème siècle.


03/01/2001

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