L'occident renie son héritage chrétien
La crise de la civilisation occidentale
(le constat de déchristianisation ci dessous
décrit est surtout valable que pour les chrétiens de la
vieille Europe)
La civilisation occidentale, sous la pression de la déchristianisation
et de différents groupes de pressions se sépare de ses traditions
chrétiennes (et donc aussi de certaines de ses racines) :
- dissociation entre les fêtes religieuses et le vécu quotidien.
Par exemple les fêtes religieuses sont remplacées par un équivalent
païen ou commercial (Noël par le père Noël, la Toussaint
par Halloween), ou dissociées des vacances scolaires (Pâques).
- discrédit systématique du christianisme dans les
médias. Seules les autres religions bénéficient d'a
priori favorables. Le christianisme s'enferre dans la non-communication
(catholiques) ou l'excès de communication (télévangélistes).
- laïcisation des structures familiales : le mariage (voire parfois
le baptême) deviennent des affaires strictement civiles. L'Eglise
s'entête à vouloir légiférer sur un mariage indissoluble alors que la
société moderne rend quasiment impossible la fidélité ou la vie commune
prolongée.
- Les festivités de l'an 2000 dans les structures civiles mettent
un jeu un certain nombre de commémorations excluant la mémoire
de Jésus-Christ ou de la naissance de l'ère chrétienne
comme si c'était autre chose que l'on fêtait.
La crise des mentalités
La mentalité occidentale moderne n'est plus apte à recevoir
le message de l'Église :
- L'homme moderne, devenu "esclave" de la société
de consommation a appris à se servir plutôt qu'à servir.
Ce qui l'handicape énormément quand il va dans des structures d'Église où on l'invite à se donner au service. Ceci est
particulièrement manifeste dans les mouvements de jeunes.
- La notion d'engagement a quasiment disparu, que ce soit pour le service d'Église ou pour l'engagement dans le mariage, l'engagement est perçu
comme quelque chose de temporaire, lié aux circonstances. Dans le
couple, cela se traduit par la cohabitation sans mariage, des divorces
très fréquent. Mais aussi beaucoup d'annulation de mariage
parce que l'Église reconnaît que les conjoints ont pu vouloir se donner
le sacrement sans être aptes à l'assumer.
- L'homme moderne va à la rencontre de la réalité
par les médias, par le virtuel. Il n'assume plus la rencontre du
malade, du pauvre, de la souffrance ou de la détresse qu'il refoule
au loin derrière l'écran du charity business. L'attirance
pour l'avortement (220 000 par an en France) ou l'euthanasie, le nombre
croissant de suicides de jeunes (totalement occulté par les médias)
vont dans ce sens, on essaie de renvoyer la détresse dans des structures
spécialisées, médicalisées, aseptisées.
On peut parler de culture de mort parce que les éléments
fondamentaux de la vie sont oubliés et que les structures familiales
sont peu à peu détruites.
- Dans la relation du couple, la notion de
fécondité n'est plus accueillie comme une bénédiction
mais comme une fatalité à éviter. Quand l'église
propose une régulation naturelle des naissances (sans contraception
artificielle), elle est mal accueillie et cette dimension (qui laisse parfois
la place à l'enfant imprévu) est aussi mal vécue dans
certains couples chrétiens qui ont la crainte de la fécondité.
La notion de différence, de complémentarité entre
l'homme et la femme disparaît également. Dans un monde asexuée
et une morale asexuée, avec des figures paternelles effacées,
l'homme moderne trouve un refuge rassurant dans une homosexualité
structurale.
- Ce néo-paganisme n'a pas la capacité d'étonnement
pour recevoir la nouveauté du message évangélique
puisqu'il pense le connaître. Alors que pour autant le besoin d'un
sauveur est plus que jamais présent dans l'inconscient collectif,
les cinéastes y font appel (Terminator 2, Matrix sont les films
où un messie apparaît le plus clairement). Ce dernier phénomène
tend néanmoins à s'estomper et c'est un signe d'espoir puisque
la génération née dans les années 80-90 a une
telle ignorance de l'espérance chrétienne et du Dieu de Jésus-Christ
qu'elle peut à nouveau l'accueillir sans préjugé.
Le refus de l'Eglise de s'adapter au monde
- Alors qu'elle est en crise profonde de vocations et de spiritualité, l'Eglise
Catholique fait le choix de s'appuyer (se renfermer?) sur sa tradition plutôt
que de s'ouvrir aux réalités du temps. Comme au temps de la contre-réforme,
l'Eglise est sur la défensive plutôt que d'aller de l'avant.
- Incapable de réagir à la crise du mariage autrement qu'en appelant les
divorcés à vivre un célibat bien difficile à assumer.
- Incapable d'accueillir dignement un flot d'adultes demandant le baptême
mais ayant des situations de vies incompatibles avec la doctrine (divorcés
remariés, couples en concubinage).
Autres signes d'espérance :
- Outre la capacité des jeunes génération a recevoir
le message chrétien comme un signe d'espérance, on observe
(notamment en France) un nombre croissant de recommençants et d'adultes
demandant le baptême (y compris dans un terreau culturel islamique
ce qui pose des problèmes humains concrets).
- Les médias ont quelque peu apaisé leur croisade anti-chrétienne.
- Les tensions internes entre catholiques français s'estompent
(charismatiques, traditionnalistes, ou progressistes).
- Les catholiques français reprennent courage devant le succès
d'évènements comme les JMJ (plus d'un million de jeunes à
Paris en 97, 4 millions à Manille en 95) et du jubilé.
12/09/2005