Les croisades :

Tout d'abord, les musulmans laissaient libre accès au Saint Sépulcre à Jérusalem. Les pèlerins et les pénitents étaient nombreux à s'y rendre. Jérusalem passe des arabes aux turcs et l'accès devient plus difficile, un droit d'accès est exigé. Des monastères sont agressés. Par ailleurs tout l'occident se sent menacé par les invasions orientales. C'est dans ce climat que le pape Urbain II va lancer un appel à la croisade à l'issue du concile de Clermont (1095).

Lieux, personnages, chronologie :

Une première croisade populaire s'ébranle en 1096 pour se faire massacrer aux environs de Civitot. Une croisade de barons en 4 itinéraires les suit commandées par Godefroy de Bouillon, Bohémond de Tarente, Raymond de Saint Gilles et Robert de Flandres. Alexis Commène, empereur de Byzance obtient d'eux vassalité sur les terres qu'ils conquéraient.

Les premières victoires contre les turcs divisés permettent aux chevaliers de se tailler des fiefs. Puis Jérusalem est prise en 1099, et ses habitants massacrés. Godefroy de bouillon devient non pas roi de Jérusalem mais avoué du Saint Sépulcre. Beaucoup de chevaliers rentrent.

Son successeur, le roi Baudouin Ier fait face à 4 contre croisades turques de 1110 à 1115.

Les francs tiennent bon jusqu'en 1146 (perte d'Édesse). Une deuxième croisade est prêchée par Bernard de Clairvaux. Les croisés allemands sont écrasés et les français avancent prudemment (1147-1149).

Nouer ed Din reconquiert Damas en 1154. Baudouin IV (le roi lépreux) sauve son royaume à la bataille de Montgisard contre Saladin (1177). Jérusalem tombe en 1187. La troisième croisade est prêchée à cette nouvelle (1189-1192) et elle échoue (Richard coeur de lion, Philippe Auguste, Frédéric Barberousse).

La quatrième croisade (1203) se retourna contre Constantinople, manipulée par les Vénitiens. Ils fondent un empire latin de Constantinople. Cet événement douloureux marquera les consciences de l'Église Orthodoxe jusqu'au 21ème siècle.

Les cinquième (1217-1221) et sixième (1228-1229) croisades sont peu marquantes.

Saint Louis mènera deux croisades infructueuses en 1250-54 et en 1268-1270 où il meurt devant Tunis.

Saint Jean d'Acre, dernière place forte des croisés, tombe en 1291 aux mains des Turcs.

Le legs des croisades :

Les templiers, retournés en France, sont arrêtés en masse sur ordre de Philippe le Bel en 1307 et bientôt exécutés sous de fausses accusations. Le roi voulait récupérer leurs immenses richesses et se débarrasser du puissant état dans l'état qu'ils constituaient.

"Ils vivent sans rien avoir en propre, pas même leur volonté. vêtus simplement et couverts de poussière, il sont le visage brûlé des ardeurs du soleil, le regard fier et sévère : à l'approche du combat, ils s'arment de la foi en dedans et de fer au dehors : leurs armes sont leur unique parure; ils s'en servent avec courage dans les plus grands périls... toute leur confiance est dans le Dieu des armées : et en combattant pour sa cause, ils cherchent une victoire certaine ou une mort sainte et honorable" Saint Bernard à propos des templiers.

Les hospitaliers se réfugient sur l'île de Malte d'où leur nom actuel d'ordre de Malte. Ils gardent un temps leur vocation militaire et servent de rempart contre les invasions turques mais au fil du temps c'est leur vocation de service des malades qui prend le dessus.

Les croisades aujourd'hui :

Les croisades ont été l'occasion d'une rencontre entre le monde occidental et le monde musulman, culturellement plus riche. Ce fut probablement pour les occidentaux l'occasion de découvrir les richesses de l'Orient même si les croisades ont surtout été un conflit.

Les croisades ont fortement marqué les esprits, et en particulier dans le monde musulman pour lequel une civilisation en plein essor (les différents "royaumes" musulmans) a été agressée par une civilisation barbare (les francs) qui prétendait imposer sa loi. Le parallèle est vite fait avec l'impérialisme occidental (surtout économique) aujourd'hui.

Les revendications de l'Islam intégriste au Moyen-Orient par rapport aux occidentaux sont souvent encore perçus comme une contre-croisade. Là où l'occident a tiré les leçons de l'histoire et a su relire sa propre histoire avec un regard laïc et critique, l'Islam n'a pas fait la distanciation nécessaire entre le religieux et le politique, entre le sacré et la terre. D'où les luttes fratricides en terre Sainte.

18/08/02