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La trilogie du couteau du Partage

une excellente série de Lois McMaster Bujold

dimanche 5 juillet 2009

Lois McMaster Bujold s’est fait connaitre par la SF tout d’abord, et plus récemment par ses textes de fantasy, tout d’abord l’excellente série de romans de Chalion [1] puis maintenant par une nouvelle série, le couteau du partage, à la frontière de la romantic fantasy.

Le couteau du partage, tome 1 : ensorcellement

Dans ce monde, deux peuples humains se cotoient : les fermiers sédentaires et les marcheurs du lac, nomades qui pratiquent une forme de magie étrange et vouent leur vie à combattre des êtres maléfiques qui émergent de part et d’autres, sans raison apparente.

Les êtres maléfiques sont des entités qui prennent peu à un peu un corps humain en ingérant autant spirituellement que physiquement leurs victimes et ils sont invincibles sauf par une magie particulière et sacrificielle des marcheurs du lac. Les marcheurs enchantent des couteaux, en se sacrifiant avec ces couteaux quand ils sentent leur mort proche. Ainsi le couteau est imbibé de mort, et seul à meme de venir à bout des créatures maléfiques.

Le premier tome de la saga raconte comment Dag un marcheur sage mais vieillissant, habile mais amputé d’une main, sauve in extremis la vie d’une fermière, Faon. Les deux vont tomber amoureux et le roman est le récit de cette passion grandissante, entrecoupé de quelques scènes d’actions et surtout de la difficile acceptation par la famille de la fermière de son mari d’un autre peuple considéré avec appréhension.

Un nouveau style de fantasy ?

Avec un accent mis sur l’histoire d’amour et sur les difficultés d’ordre privé et familiales rencontrées par les deux héros, le style de l’ouvrage confine presque à la romantic fantasy (comprenez les histoires d’amour à l’eau de rose agrémentées d’un peu de fantastique qui fleurissent dans la littérature de hall de gare). Mais je pense qu’ils lui donnent au contraire des lettres de noblesse par la profondeur des problèmes abordés, la densité des personnages et des dilemmes moraux provoqués par la situation des deux héros.

Je le recommande à tous les amateurs de fantasy mais aussi à ceux qui ont du mal à accrocher aux histoires trop ancrées dans un imaginaire fantastiques et qui souhaitent plus de romanesques, ... sachant que certains seront déçus. Cet ouvrage ne pourra plaire à tous.

Tome 2 : l’héritage

Dag ramène son épouse chez les siens, au Nord. Il y est très mal accueilli malgré les efforts des deux amants pour surmonter l’incompréhension mutuelle entre les deux peuples.

C’est aussi l’histoire de la lutte contre un être maléfique bien plus puissant que tous ceux précédemment rencontrés, et bien sur c’est la sagesse de la jeune fermière qui permettra aux marcheurs de surmonter une épreuve que leur expérience ne préparait pas à affronter. Malgré cela, ils ne lui en auront que peu de reconnaissance et les deux amants finissent exilés.

Tome 3 : le passage

Les deux amants mettent à profit leur exil pour voyager et essayer de rapprocher les deux peuples en faisant le pari de révéler certains secrets. C’est un beau roman fluvial, avec une belle galerie de personnages. La fin est assez atroce et secoue pas mal après le rythme paisible de tout l’ouvrage. Globalement un peu décevant car l’intrigue globale de la saga n’avance guère. Probablement un épisode de transition.


Statistiques

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Notes

[1] commencer par le fléau de Chalion